La petite Athéna

chapitre 1: un visage dans l'eau

C'est une histoire qui s'est passé à une époque lointaine, en Grèce. Domaine immense caché au commun des mortels, le Sanctuaire veillait sur le monde et abritait en son sein la réincarnation de la Déesse Athéna et ses preux chevaliers. C'était une toute jeune et toute frêle petite Athéna, encore une enfant, qui arpentait de ses pieds hésitants les couloir blancs du Temple, au point culminant du Sanctuaire. Le chemin qui menait jusqu'à elle, gigantesque escalier de pierres blanchies par le soleil, était gardé par les 12 plus puissants guerriers de l'ordre: les chevaliers d'Or. Quiconque tentait de gravir les marches sans autorisation était immédiatement mis à mort.

En conséquent, la jeune Athéna se sentait bien seule dans son beau palais. Autour d'elle, quelques vieille servante fidèles et rustiques, le sévère Grand Pope, chargé de diriger le Sanctuaire jusqu'à sa majorité et toute la cohorte des chevaliers, puissants guerriers, mais hommes frustres dont la rudesse heurtait souvent l'âme délicate de la petite fille. Des larges baies ouvertes au vent frais de sa chambre, la petite Athéna voyait au loin dans le ravin couler une rivière d'eau pure et chantante et encore plus loin, des formes minuscules des apprentis-chevaliers qui s'entrainaient.

Les deux grands yeux noirs de la petite fille regardaient avec envie ces enfants à la vie pourtant si rude. Les Athénas sont toujours des femmes très volontaires, et celle dont nous contons l'histoire aujourd'hui l'était aussi malgré son jeune age. Un jour, elle décida d'aller voir ces enfants qui s'entrainaient. Elle déroba chez les servantes des vêtements simples et enfouit ses boucles brunes dans un bonnet de servante. Puis elle se glissa hors du palais, telle un courant d'air, usant instinctivement des pouvoirs dont l'ont investi les Dieux. Aucun des douze chevaliers d'Or ne la vit passer à travers les 12 maisons, et la petite fille arriva en bas sans encombre. Elle s'enfonça dans les gorges abruptes pour arriver sur les bords de la rivière. Vu de près, l'eau miroitait comme un lit de diamant dans un doux murmure.

A l'ombre des hautes falaises de pierre, la fraicheur du lieu saisi Athéna et l'invita au repos après sa longue descente sur les pierres surchauffées. Elle s'assit sur une pierre et se pencha pour regarder dans l'eau. Elle y vit son reflet déformés par les remous, les petites pierres blanches tapissant le fond et , en regardant bien, un deuxième visage. Un peu surprise, Athéna ne bougea pas d'un pouce et continua de fixer l'eau peu profonde. Il y avait bien là un visage qui la regardait, flottant entre deux eau, translucide. On aurait dit une petite fille, aux yeux verts et aux cheveux sombres, qui la regardait d'un air curieux. Athéna fit un sourire, l'enfant dans l'eau la regarda encore plus attentivement, quand un bruit de conversation animé fit sursauter la petite déesse. Regardant vers l'entrée de la gorge, elle distingua un groupe d'enfant qui arrivait. Dans l'eau, le visage avait disparu.

Brusquement intimidée par cette foule bruyante d'enfants, la petite Athéna couru se cacher dans un renfoncement de roche plus loin. De sa cachette, elle regarda les jeunes disciples rire et se bousculer, sans oser se montrer. Ils revenaient de l'entrainement, leur genoux écorchés, leur peau rougies, les mains en sang. Intriguée, Athéna les vit sortir de leur poche de petits cailloux blancs soigneusement poli et le plus agé d'entre eux prit la parole, s'adressant à l'eau mouvante: " Esprit de la rivière Thyone, nous t'avons apporté ces offrandes. Accepte-les et guéris nos blessures." Ensemble, ils jetèrent les petites pierres dans la rivière et y trempèrent leur membres blessé avec un soulagement manifeste. Puis ils repartirent, apparemment soulagé de la douleur.

Après leur départ, Athéna se penchant avec curiosité à nouveau sur l'eau, mais elle ne vit personne. Elle se pencha encore plus pour chuchoter a la rivière:"Demain, je reviendrai avec un offrande moi aussi."

Puis elle repartit par le grand escalier de pierre, montant les innombrables marches sans le moindre signe de fatigue. Arrivée en haut, elle cacha la robe de servante pour remettre ses fins vêtements et ses bijoux dorés. Elle partait en direction de la cuisine réclamer une tartine pour son gouter quand un appel la fit se retourner.
" Déesse Athéna!"

A l'angle du couloir, un des chevaliers d'or accourait vers elle. C'était un des plus jeunes chevaliers avec le chevaler du Lion. Gardien de la première maison du Zodiaque, il était aussi la seule personne capable de réparer les armures endommagées. Il s'appelait Mu, et parmi les 12, c'était celui avec lequel Athéna se sentait le mieux. La petite fille attendit le jeune homme qui s'inclina quand il arriva à son niveau.
Mu: "Déesse Athéna, nous vous cherchions. Où étiez-vous? Nous avons craint le pire."
Athéna: " Je me promenais dans les couloirs. Qu'est-ce que vous me voulez?"
Mu: "Le Grand Pope demande à vous voir. Des émissaires de puissants royaumes étrangers sont venus et ont apporté des présents pour vous."
Athéna: "Des présents? Je viens tout de suite!"

Précédée par le jeune chevalier, Athéna partit en direction de la salle du trone, ou l'attendait un étalage d'objet brillant. A sa grande déception, il y avait surtout des armes, épées incrustées d'or, arcs ouvragés, un petit char à sa taille avec une paire de petits chevaux blancs, quelques robes et voiles, des vases de grands prix...

En elle-même Athéna ralait : Je sais bien que je suis la déesse de la guerre, mais ce n'est pas une raison pour m'offrir des cadeaux sans intérêt comme ceux-ci....

Mais étant parfaitement éduquée dans son rôle politique, elle fit son plus beau sourire et remercia dignement les émissaires qui se prosternaient à ses pieds. Puis elle retourna à l'examen de ses cadeaux. Une toute petite boite ouvragée posée de travers au milieu d'une pile de bouclier attira son attention et elle fit signe à une servante de lui apporter l'objet.  Elle ouvrit la boite et découvrit à l'intérieur une paire de boucle d'oreille qui la conquirent instantanément. Les attaches étaient gravée à l'effigie de la Déesse et sous une petite perle dorée pendait une perle en forme de goutte d'une couleur vert d'eau surprenante. La petite fille mit les bijoux et se tourna vers le Chevalier du Bélier toujours à ses cotés.
Athéna: "ça me va?"
Mu: "Vous êtes magnifique."

Athéna ne répondit rien. Aucun de ses chevaliers n'auraient osé prétendre le contraire, elle le savait bien. Alors comment savoir s'il était sincère? La petite fille prit poliment congé et retourna à ses appartements, un peu blessée.

chapitre 2: Rivière d'amitié

La journée suivante sembla interminable à la petite Athéna. Elle n'osait pas sortir du palais de jour, ayant compris que son absence serait immédiatement remarqué, et préférait attendre la nuit. Elle n'écouta que d'une oreille distraite ses professeurs et salua à peine les chevaliers qu'elle croisait dans les couloirs. Quand enfin le soleil déclina à l'horizon et les servantes se retirèrent pour la nuit, Athéna bondit hors de son lit et partit en courant dans le grand escalier sans même prendre la peine de se changer. Elle dévala les centaines de marches comme un courant d'air et couru jusqu'à la rivière. A bout de souffle, elle s'assit à la même place que la veille et se pencha sur l'eau.
Athéna: "Je suis là, petite rivière Thyone, comme promis."

L'eau ondula sous ses yeux et le visage translucide apparu, légèrement lumineux.
Athéna: "et je t'ai apporté un cadeau. Regarde mes boucles d'oreilles, elles sont de la même couleur que toi. Je t'en offre une. En échange, est-ce que tu veux bien devenir mon amie?"

La petite fille jeta une des boucles d'oreille dans l'eau et remis l'autre à son oreille droite. La perle verte s'enfonça dans l'eau claire, puis s'éleva en même temps qu'apparaissait une forme brumeuse au-dessus de la rivière. La brume se concentra, et debout au-dessus de l'eau, une petite fille aux yeux verts souriait maintenant à Athéna, la boucle d'oreille accrochée à son oreille gauche. Face à face, les deux petites filles se sourirent et c'est ainsi que l'esprit de la rivière Thyone devint l'amie de Athéna.

Au fil des jours, leur amitié ne cessa de grandir. Tout les soirs, à l'insu des chevaliers et des servantes, la petite Athéna descendait le grand escalier pour aller voir Thyone et restait de longue heures avec elle au bord de la rivière.

Thyone lui raconta qu'elle était une toute jeune rivière, et qu'elle aimait beaucoup les hommes. Mais malheureusement, personne ne la voyait ni n'entendait sa voix. La seule chose qu'elle pouvait faire pour eux, c'était soigner leur blessure et leur redonner des forces quand ils venaient se baigner dans son lit. Dans tout le sanctuaire, seul Athéna pouvait la voir et l'entendre. Athéna parla à Thyone des chevaliers et de sa vie solitaire dans le grand palais. Toutes les deux, elles se promirent une amitié éternelle, afin qu'elles ne soufrent plus jamais de solitude.

Doucement, les mois passèrent pour une Athéna au comble du bonheur. La rivière aussi brillait de joie et ses pouvoirs de guérison décuplés firent bientôt venir le long de ses bords des gens de plus en plus nombreux. Dans tout le Sanctuaire la rumeur se répandit que l'eau de la rivière Thyone était devenue magique et soignait tous les maux. Certains disaient même qu'un Dieu bienfaisant y avait élu domicile, et des offrandes de plus en plus belles et de plus en plus nombreuses s'amoncelait sur les rives et dans le lit de la rivière, au grand embarras de Thyone. Le bruit de tous ces événements arriva aux oreilles du Grand Pope qui envoya le chevalier d'or du Bélier enquêter sur cette rivière.

Vêtu de son armure étincelante, le jeune Mu sortit de son temple et s'enfonça dans la vallée ombragée. C'était la journée et de nombreuses personne s'agitaient au bord de la rivière, les uns chargé de présents, d'autres se baignait pour soigner une blessure, d'autres prélevant un peu d'eau pour guérir un malade. Mais tous s'enfuirent au plus vite en voyant arriver le chevalier. u resta seul au bord de la rivière. Il examina les alentours, puis se pencha pour regarder dans l'eau. A première vue, c'était de l'eau ordinaire. Mais un objet flottants entre deux eaux attira son attention. Une petite perle verte en forme de goutte d'eau accroché à un fermoir doré à l'effigie de la Sainte Déesse flottait à mi-hauteur dans l'eau, immobile malgré le courant.

Mu reconnu le bijou:--C'est la boucle d'oreille de Athéna. Les servantes la cherchent depuis des mois. Pourquoi est-elle ici?—

Désireux de ramener le bijou à sa Sainte Déesse, le chevalier plongea la main dans l'eau. Mais au moment où elle allait se refermer dessus, la boucle d'oreille disparu et Mu sentit une grande énergie se glisser entre ses doigt et disparaître. Mu remonta et redescendit plusieurs fois le lit du cours d'eau, mais ne revit jamais la boucle d'oreille, pas plus qu'il ne ressentit l'énergie qu'il avait effleuré. Inquiet, il repartit en toute hâte pour avertir le Grand Pope et les autres chevaliers.

Les douze Chevaliers d'or réunis en conseil autour du Grand Pope écoutèrent d'un air grave le compte-rendu de Mu, puis le Grand Pope prit la parole.

Le Grand Pope: "Ainsi les rumeurs sont vraies, un esprit a prit possession de la rivière. Est-il Dieux, ou bien Démon? Peu importe, dans ces terres sacrées dédiées à la déesse Athéna, nous ne pouvons tolérer aucune autre présence divine, et aucun autre culte que celui d'Athéna. Chevaliers! Détruisez le lit de cette rivière et asséchez ces flots sacrilège. Si l'esprit vous résiste, supprimez-le. Sinon, laissez-le fuir hors du Sanctuaire. Pour la Déesse Athéna!!"
D'une seule vois les 12 répondirent: "Pour la Déesse Athéna!"

Les douze chevaliers se répartirent le long de la rivière et firent bruler leur Cosmos. En un éclair, les rochers furent pulvérisés, la terre se fendit, l'eau s'évapora et disparu en gros nuages blancs. De l'esprit hantant ces lieux, ils ne virent aucune trace. Leur mission achevés, les douze chevaliers d'or retournèrent à la garde de leur maison, et laissèrent les ouvriers entreprendre de daller tout le fond de la gorge pour empêcher l'eau de revenir.

Chapitre 3: Coeœur asséché.

Tout en haut, dans son palais blanc, la petite Athéna sentit la terre trembler. Délaissant sa leçon pour regarder par la fenêtre, elle vit de grands nuages blancs s'élever  vers le ciel, puis disparaître emportés par le Vent. Surprise, elle se pencha pour voir d'où venaient ces nuages. Un cri lui échappa. En bas dans la vallée, tout n'était que cendre et gravats, et plus la moindre trace de l'eau miroitante. Complètement affolée et malgré les appels de son professeur, Athéna sortit en courant de la pièce et dévala les grands escaliers. Presque en bas, elle croisa le groupe des chevaliers d'or et elle s'arrêta pour le questionner d'une voix étranglée par la panique.

Athéna: "La rivière! Qu'est ce qui est arrivé à la rivière !?"
La Balance, le plus agé des chevaliers, répondit à la petite fille: " La rivière a été asséchée et son lit a été détruit. Elle ne reviendra plus profaner la terre sainte du Sanctuaire; ni faire de l'ombre à votre nom. A notre grand regret, nous n'avons pas réussi à retrouver votre deuxième boucle d'oreille. Nous nous en excusons."

Athéna resta un instant muette, sans arriver à comprendre. Puis elle réalisa ce qui s'était passé. Toujours silencieuse, elle continua a descendre d'un pas tremblant. Le chevaliers du Bélier et du Lion lui emboitèrent le pas pour la protéger tandis que les autres chevaliers poursuivaient leur route. Sous le choc, la petite fille marchait comme dans un songe. Elle atteignit ce qui était encore la veille une rive accueillante. Maintenant, la place était méconnaissable, saccagée. Athéna regarda tout autour d'elle mais ne vit pas la moindre goutte d'eau, ni la moindre trace de Thyone. Quand elle voulu s'engager plus loin dans la gorge, le Lion et le Bélier lui coupèrent la route.

Lion: "Déesse Athéna, c'est trop dangereux. Le sol est instable et des rochers risquent de tomber. Ce serait plus prudent de remonter au palais. Les batisseurs vont aménager l'endroit et vous pourrez y revenir plus tard."
Bélier: "Ne vous inquiétez pas, nous allons faire chercher votre boucle d'oreille par les soldats. Ils la retrouveront surement."

Athéna avait envie de leur crier: Mais je m'en fiche, de la boucle d'oreille! Thyone, où est Thyone? Où est-elle?!

Mais aucun son n'arrivait a sortir de sa gorge. Assommée par la tristesse, Athéna se laissa reconduire au palais sans résister. Elle resta immobile, assise sur son lit toute la soirée, enfermée dans sa chambre. Accablée de chagrin et d'angoisse, rongée de remords. C'était elle qui avait donné cette boucle d'oreille à Thyone, et cela avait mené à sa destruction. Qu'était-elle devenue?

Les jours suivants ne lui apportèrent ni réconfort ni réconciliation. La petite fille faisait bonne figure devant tous, mais pleurait en solitaire, cachée dans sa chambre. La culpabilité et l'angoisse rongea son ame, la tristesse et la colère envahirent  son cœur et se changèrent progressivement en haine. Haine contre les chevaliers d'or qui avaient détruit la rivière, haine contre le grand Pope qui l'avait ordonné. Puis peu à peu, haine contre les autres chevaliers qui ne pensaient qu'à se battre, haine contre les servantes stupides et sans grâce, haine contre les apprentis qui avaient parlé des pouvoirs de Thyone, haine contre le monde entier où son amie ne se trouvait plus. Extérieurement, Athéna ne laissait rien paraître et souriait à tout le monde, mais a l'intérieur d'elle-même, la haine étouffait son coeur.

Tous les jours, Athéna descendait en bas, dans la vallée, pour attendre si jamais Thyone revenait. Le Grand Pope constatant qu'elle semblait apprécier l'endroit avait fait aménager l'ancien cours d'eau en un jardin luxuriant, parcouru d'un chemin pavé de marbre blanc. Des garde furent placés à l'entrée et nul autre qu'Athéna ne fut autorisé à y pénétrer. Elle y passait de longue heures soit marchant d'un bout à l'autre du jardin, soit assise à l'ombre des arbres, au milieu des fleurs. Mais Athéna restait insensible à la beauté qui l'entourait, aveuglée de douleur et rongée par le désespoir.

La force des chevaliers réside dans leur cosmos, dans leur cœur, mais surtout dans leur foi en Athéna et le soutien de celle-ci. Sans l'amour d'Athéna, les chevaliers ne sont simplement que des hommes et leur pouvoir ne peut rivaliser avec celui des Dieux. La petite Athéna avait rempli son cœur de haine pour les chevaliers, comment aurait-elle pu être leur force? Elle ne souhaitait qu'une chose, les voir tous disparaître, du fond de son ame. Et ce souhait muet trouva une oreille pour le recevoir. Du fin fond des Enfers, la terrible déesse Némésis s'éveilla. Ame noire avide de vengeance et de destruction, elle s'envola suivi de sa cohorte de guerriers infernaux pour détruire le sanctuaire.

Chapitre 4: Guerre sur la terre sacrée.

Sentant une horde d'esprits malfaisant faire route vers le Lieu saint, l'état d'alerte fut immédiatement proclamé. Les chevaliers revêtirent leurs armures, les gardes prirent les armes et tout le monde se prépara au combat. Athéna était toujours dans son jardin, consciente de la menace, mais ne souhaitant pas partir de l'endroit où elle était. Malgré la demande pressante du chevalier du Lion et de celui du Bélier qui lui demandèrent de retourner au palais, elle refusa de bouger. Ils étaient encore en train d'essayer de la convaincre quand les cohortes noires de Némésis déferlèrent sur le Sanctuaire.

Immédiatement, les combats firent rage d'un bout à l'autre de la Terre Sainte. Gardes et chevaliers se battaient de toutes leur forces aux cris de "Gloire à Athéna", mais leur déesse restait sourde à leur appel et ne leur offrait pas le soutien de son cœur. Les uns après les autres, les chevaliers tombèrent. Partout le sang des hommes coulaient à flot, sauf dans le jardin de la Vallée, où se trouvait Athéna. Seule quelques rares ennemis avaient tenté de s'en approcher, et ils avaient vite été abattu par les deux chevaliers du Lion et du Bélier, resté là pour protéger la Déesse. Tous les deux voyaient plein d'admiration que les guerriers noirs n'osaient pas s'approcher du jardin, et croyaient que c'était le fruit de la toute puissance d'Athéna qui les protégeait. Ils ne pouvaient savoir que la jeune fille protégeait uniquement le souvenir de son ami Thyone.

Mais la protection d'Athéna ne fit pas le poids quant la redoutable Némésis elle-même se lança à l'assaut du jardin. Luttant avec l'énergie du désespoir pour protéger leur Déesse bien-aimée, Lion et Bélier reculaient pas-à-pas face à la déesse noire et se rapprochaient de plus en plus du lieu ou se trouvait Athéna.

Immobile, elle les regardaient se battre sans leur venir en aide. C'était ce qu'elle avait voulu, la destruction du Sanctuaire. Pourtant, étrangement, elle sentait à présent ... comme si quelque chose s'agitait dans sa poitrine. Quelque chose de fort et un peu douloureux. A quelques mètres à peine d'elle, elle voit le Lion et le Bélier se battre. Elle peut voir leurs douleur, leurs blessures et surtout leurs dévouement sans borne pour elle. Alors, comme si une nouvelle lumière avait frappé son regard, elle les vit différemment. Elle vit le courage de Ses chevaliers, leur grandeur et leur noblesse. Ce qui vibrait dans son cœur, c'était un amour infini pour ses hommes qui lui avait dédié leurs vies. Oui, elle aurait put les aimer, tous, si elle ne s'était pas laissé envahir par la colère. Elle aurait pu les comprendre et leur pardonner. Elle aurait pu leur faire confiance, dès leur début et leur parler de Thyone. Elle aurait pu éviter ce drame et tout ses morts absurdes.

Mais maintenant il est trop tard. La Vengeance aveugle a dévasté ses terres et va tous les détruire. st-il vraiment trop tard.

Athéna, je suis la Déesse de la guerre et de la paix, la Déesse de la guerre pour la paix et la protection du monde. Je veux les protéger.

Alors jaillissant de son coeur libéré de la Haine, le cosmos doré de Athéna se répandit dans le Sanctuaire, effaçant les guerriers noirs comme le soleil efface les cauchemars de la nuit. Dans la main gauche d'Athéna apparut le Bouclier et dans la main droite, la Victoire. La cruelle Némésis laissa échapper un hurlement de rage et voulu porter un coup fatal aux deux chevaliers devant elle avant de s'en prendre à Athéna. Toute la puissance de la haine se concentra dans sa main qu'elle lança vers les deux hommes. Mais pour Athéna brulante d'énergie, c'est comme si le geste se faisait au ralentit. Elle s'élança droit sur son ennemie, passant entre les deux chevaliers . Laissant derrière elle son bouclier, elle brandit la Victoire devant elle. Le choc des énergies fut effroyable, le feu et la lumière déchirent Némésis et les fleurs du jardins qui s'embrasèrent et s'envolèrent en millions d'étincelles.

Les deux chevaliers avaient été projeté plus loin par le souffle, mais protégés par le grand Bouclier d'Athéna, ils se relevèrent sans blessures. Ils se précipitèrent vers le centre de l'impact où gisait la petite Athéna, ruisselante de sang. Un seul regard suffit pour comprendre que sa vie touchait à son terme. Les larmes coulèrent des yeux des deux hommes, qui appelèrent leur déesse d'une voix suppliante.
Mu: "Athéna! Athéna! je t'en prie reste avec nous! Athéna!"
la fillette ouvrit ses yeux noirs et ses lèvres articulèrent faiblement un appel: "Thyone..."

Avant de partir, Athéna voulait revoir sa seule amie. Ses yeux se portèrent sur les deux chevaliers qui l'entouraient, puis plus loin sur les survivants qui arrivaient et fondaient en larmes les uns après les autres en la voyant. Puis son regard se tourna vers le ciel, là-haut, où elle allait retourner. Dans le ciel, un grand nuage blanc semblait la regarder sans bouger.

Athéna se sentit partir. La douleur disparu et elle s'éleva au-dessus de la Terre. Derrière elle, elle entendit le cri de désespoir de ses chevaliers. Le corps de leur Déesse venait de mourir. Athéna, elle, s'envolait doucement vers le ciel, une boucle d'oreille verte accrochée à son oreille gauche. Le nuage blanc qui attendait pour la conduire à l'Olympe avait une boucle d'oreille verte accrochée à son fin coton blanc.

Fin